Pas la force de bloguer
C’est avec une journée de décalage que je réalise cet article. Hier je n’avais pas l’énergie, aujourd’hui nous sommes au camping, je suis assis confortablement sur une chaise dans une cuisine chauffée, ça change tout !
2 ème jour d’une semaine qui s’annonce difficile
Après une bonne nuit passée dans notre salle d’attente de ferry ou plutôt de bac, car pour répondre à une question posée par Florine il y a deux jours, soit nous prenons des bacs du type de celui du Pellerin (près de Nantes) sur lesquels n’importe quel véhicule peut embarquer, soit nous prenons des Ferry pour les plus grandes distances idem que les bacs pour les véhicules. Il y a même des Ferry rapides qui eux n’embarquent pas de voiture, sur lesquels les vélos sont autorisés.
Pour ce qui est des bacs, les passagers restent majoritairement dans leurs véhicules, les écoliers lorsqu’il y en a, sont déposés par leur car à l’entrée du bac. Nous avons assez peu de discussion avec les locaux sur le bac. C’est différent pour les ferry. De manière générale, nous avons régulièrement des échanges avec les locaux, le vélo est un vecteur de communication formidable, il permet d’entrer facilement en contact. Les gens sont intéressés de savoir d’où on vient, vers où va et la réaction est la même à chaque fois « You are crazy ! »
Avec Pierrot nous gardons notre Cap, le Cap Nord, crazy ou pas. Je dirais que ce qui est crazy au final c’est plutôt cette météo complètement décalée, même les locaux sont surpris, il y a 15 jours ils avaient 20 à 25 degrés !
Ce matin au départ, de l’autre côté de la rive c’est 3 degrés et de la neige qui tombe, cela nous annonce une belle étape 🙁
Finalement les kilomètres vont s’enchaîner en démarrant par 2 belles ascensions, puis viendront quelques parties roulantes mais globalement c’était plutôt une étape montagneuse. Nous l’avons terminée par une ascension de 2,5 km qui nous a valu une superbe descente, belle récompense !
Une bonne partie de manivelle avant d’arriver à la ville de Vestnest où nous avions bon espoir de poursuivre sur notre lancée de test des salles d’attentes, tout sous une grêle qui commence à s’intensifier et à nous refroidir sérieusement d’autant plus qu’en fin d’étape l’influx nerveux diminue même si la journée n’est pas finie car il faut maintenant trouver un bivouac, planter le camp et manger !
Le rythme reste soutenu, aujourd’hui nous sommes partis à 8h30 pour un couché à 22h30 sans besoin de berceuse 🙂
Ce qui nous a marqué
Le respect des norvégiens sur la route, pas un klaxon, ils attendent patiemment derrière nous avant de doubler en respectant bien les 1 m d’écart avec nous et en se rabattant loin devant nous.
Météo
Comme vous pouvez le constater sur les photos, dans une même journée nous pouvons passer de la neige au soleil, le temps change très vite.
Top
La pause du midi dans un bâtiment en travaux, qu’un ouvrier sur un chantier voisin est venu nous ouvrir afin que l’on puisse manger à l’abri et faire un brin de sieste.
Flop
Le froid, la pluie, surtout au niveau des pieds, j’ai récupéré des vieux bouts de moquette sur le chantier que j’ai glissé sous mes couvres chaussures c’est un poil mieux.
Anecdote
Nous avons ramassé sur le bord de la route un morceau de plastique avec matériau type papier bulle réfléchissant qui va nous servir à perfectionner nos couvres chaussures voir pour d’autres utilisations. Nous sommes en mode frugalité et observation permanente de notre environnement, jusque dans les fossés
Repas
Pâtes fraîches, petits légumes et filet mignon de porc.
La fatigue, la pluie et les difficultés que nous avons eu à trouver un bivouac sont venues à bout de notre énergie, le repas sera simple, un morceau de saumon avec du pain suivi de pâte de riz et d’oeufs au plat.
Le bivouac
Comme je l’expliquais au début le plan salle d’attente ayant capoté, nous nous rabattons sur terrain de sport. Arrivés sur le terrain, pas de bol, il y a un tournoi de foot pour des gamins, et oui à 18h30 sous une belle averse de grêle, rien ne les arrête. C’est donc râpé et de toute façon la modernité des terrains synthétiques bourrés de vieux pneus, nous empêche de planter les sardines des toiles de tente.
Nous poursuivons nos recherches sous la pluie et dans le froid et là il faut garder le moral, c’est dans ce genre de situation qu’être à deux est motivant. Dans notre binôme, à tour de rôle, nous nous épaulons lorsque nous sentons de la fatigue ou de la lassitude. Comprendre le cycle émotionnel de l’autre et connaître ses réactions est un élément clé pour faire face aux galères.
Finalement, nous trouvons un auvent d’une salle de spectacle avec un carré de gazon à côté, c’est décidé, nous posons nos valises là.
Je pars à la recherche d’eau pour la cuisine, dans une salle à côté je vois de la lumière, deux femmes sont là et m’indiquent où trouver de l’eau, ça c’est fait.
Les habitants du quartier qui passent nous regardent avec le sourire, il y a même des membres d’une association de danses qui viennent déposer le matériel d’un spectacle qui vient de se terminer, je les aide à décharger. A chaque fois que nous sommes en bivouac et que nous rencontrons des personnes, il n’y a jamais de critique, toujours de la bienveillance. Ils nous souhaitent souvent bonne nuit en nous interrogeant sur la température, cette nuit ce sera 3 degrés, nous commençons à être rodés.
Le soir
Le matin au petit déjeuner
Questions diverses ?
Avez-vous mal aux jambes ?
Le matin, il faut avouer que le réveil musculaire est difficile, le pliage du matériel dans la tente est l’occasion de faire des étirements,.De plus, nous abordons toujours les premiers kilomètres tranquillement, il nous faut entre 10 et 15 km pour chauffer la machine.
Le soir en fin d’étape, nous prenant le temps de bien nous hydrater avec de l’eau gazeuse et le matin un bon thé met bien en route.
En te voyant écrire tous les jours ton blog, il me vient deux questions:
Le fait d’écrire le parcours est il un plaisir supplémentaire, une activité d’évasion, un refuge, une routine?
Pierrot fait il également une activité régulière pour fixer les souvenirs au fur et à mesure comme toi?
Hello Thibaut,
L’écriture sur ce blog me permet de poser et de fixer des souvenirs, les journées sont tellement riches. Auparavant je faisait cet exercice sur un cahier, pour ce voyage je tente le blog qui permet en plus de partager avec les personnes qui le souhaitent.
Ta question est intéressante dans le sens ou certains soirs, lorsque l’étape et les conditions météo ont été difficile, je n’ai pas l’énergie de rédiger un article. Souvent c’est le lendemain ou le sur lendemain, lorsque je suis les pieds au sec dans un camping ou une cabane que nous trouvons sur le bord de route que je peux me poser pour écrire.
L’écriture est un moment sympathique qui permet de prendre du recul.
Pierrot de son côté est plus dans une communication instantanée via Whats app, nous nous complétons. L’intérêt du blog est qu’il est hébergé sur un domaine que j’ai créé, je suis donc propriétaire de toutes les datas.
A+
Merci pour tes questions toujours aussi pertinentes.
Sam