Décompression
Une bonne journée de repos et de contemplation le jeudi 20 juin sur le site du Cap Nord pour bien profiter du lieu, de l’instant et intégrer tout ce que nous avons vécu pour arriver sur ce lieux mythique. Des flots de cars arrivent régulièrement et surtout en fin de journée pour voir le fameux soleil de minuit.
De notre côté, nous prenons le temps de ne rien faire, un exercice peu évident lorsque l’on a pédalé pendant presque 7 semaines.
Billy le retour
Couchés de bonne heure pour prendre le départ du retour le jour de l’été, nous sommes interpellés dans la nuit par les cris d’un jeune homme que nous n’avons aucune peine à reconnaître, notre ami de voyage Billy. Il est 1h30 du matin, il est arrivé vers minuit, a reconnu nos tentes et vient nous réveiller pour profiter ensemble de ce lieu qui a guidé nos coups de pédales. Chacun s’habille, enfile des vêtements chauds et direction le fameux globe pour une photo souvenir.
Se remettre en route
Il faut avouer que la mise en route le vendredi est difficile. Il faut quitter ce lieu après lequel nous avons tant pédalé, se remotiver à repartir vers une météo incertaine. Les premiers kilomètres dans un vent latéral glacial sont pénibles, les vélos godillent, les trajectoires sont incertaines et les montées du retour nous paraissent encore plus raides que celles de l’aller.
2 heures pour faire 30 kilomètres dans ce vent de face et rejoindre le port de Honningsvag et prendre un bateau direction Kjollefjord.
2 heures 15 de traversée parmi nos amis retraités, 2 siestes, un quatre heure et en route direction Rovaniemi lieu à partir duquel je m’envole pour Nantes en 3 étapes le 4 juillet.
Des paysages incroyables
Une longue ascension nous mène sur un plateau à 400 mètres d’altitude, il est 19h le vendredi 21 juin, nous nous trouvons sur une zone désertique, pas un arbre, des cailloux, de la neige, des lacs gelés, une température glaciale prête à nous faire tomber les doigts et les orteils. Le vent d’Est venu directement de Sibérie freine notre allure, j’avoue me demander ce que je fais là !
Détourner son attention du froid pour se concentrer sur les paysages est un vrai exercice. Un virage à droite et nous profitons d’un vent favorable et d’une longue traversée avant de rejoindre la descente qui nous guidera vers un bivouac entre deux bras de mer; autant dire dans un couloir de vent propice à un repas en solitaire, chacun dans sa tente, dehors il fait trop froid, entre 2 et 4 degrés. Il est 22h, au lit, demain un autre plateau nous attend.
Un samedi en pente douce
La météo annonce de la pluie, il ne sert à rien de faire trop de kilomètre aujourd’hui, au risque de s’embourber dans un temps venteux et pluvieux. Nous faisons l’ascension d’un nouveau plateau qui nous mène à un peu moins de 400 mètres d’altitude, le vent est favorable et facilite grandement la montée. Au sommet nous apprécions ces beaux paysages de Laponie, pas ou peu de signe de vie en dehors de quelques rennes, pas d’habitation, nous sommes seuls au monde, instant magique que nous vivons intensément sous un soleil précieux. A chaque instant nous en apprécions sa chaleur, une énergie devenue vitale tellement l’air est frais et sec et l’exposition permanente.
Une belle descente, une cabane dans le bas pour un casse croûte, puis nous repartons pour quelques kilomètres avant de stopper notre étape de bonne heure afin de profiter du soleil et surtout éviter d’aller se jeter dans ce ciel noir et sombre porteur d’une pluie qu’il n’est pas souhaitable d’affronter.
Une partie de pêche infructueuse nous permettra tout de même pour chacun de vivre ce retour chacun à sa manière. Il est intéressant d’observer ce vide qui se crée à l’intérieur de soi, l’objectif est atteint, qui a t-il après ? Nous acceptons cette phase de moins bien, même le poisson n’est pas là, c’est comme ça, au moins il ne pleut pas.
Félicitation à vous deux mais aussi à ceux qui font ce périple tout seul.
Prenez votre temps avant que votre corps ne vous rappel à l’ordre !
Le résumé de l’étape était un des meilleur moment de la journée.
Je vais bientôt me rabattre sur les étapes du tour de France.
Il est probable qu’elles ne soient pas toutes aussi passionnantes.
Encore merci.