Une matinée à l’école
Hier soir en posant nos tentes, nous pensions les planter près d’un terrain de foot et d’un complexe sportif, jusque là rien d’anormal, nous l’avons régulièrement fait depuis le début de notre périple.
La surprise est venue ce matin en entendant un dame et des enfants nous murmurer à la tente : « Do you want a coffee ? »
Où sommes nous ? Aurions nous planté nos tentes dans un hôtel ?
Non, nous sommes simplement installés dans une école, pas de barrière, un accès direct à la rue, la forêt en proximité, deux cabanes en bois, leur cours de récréation n’a pas de limite.
Nous sortons de nos tentes et là les enfants attendent avec curiosité de voir qui a dormi dans leur aire de jeux. Dans la continuité des contes d’hier (cf : le corbeau et le muffin), nous voilà maintenant dans « Qui a dormi dans mon lit ? »
Des petites bouilles tout sourire nous accueillent, certaines en parlant norvégien, d’autres comprennent que pour entrer en communication avec nous le plus simple c’est l’anglais.
Moi qui n’était pas en grande forme hier, un réveil comme cela, qui plus est sous le soleil, nous annonce une belle journée.
Quelques minutes plus tard, un des professeurs vient nous voir avec d’autres enfants, les encourageant à poser des questions, ce qu’ils font avec un peu de timidité.
Voyant leur intérêt, je propose à leur professeur, s’il le souhaite, que nous intervenions en classe afin d’expliquer plus en détail notre aventure, ce qu’il accepte avec grand plaisir, l’occasion de découvrir et en même temps de pratiquer l’anglais, comme il nous le dira plus tard en prenant en compte les imperfections, les hésitations, ce qui rassure les enfants en apprentissage, ils se rendent compte que pour des adultes aussi cela peut être difficile, le tout c’est d’oser.
Impressionnés par cette bienveillance sans aucune crainte, nous prenons notre petit déjeuner dans la cours de l’école, l’occasion pour Pierrot d’expliquer le principe du réchaud à essence, de leur montrer ce que nous mangeons et comment nous préparons le thé ou le café.
Que d’animation dans cette école, pour autant nous observons que chacun des enfants est libre de ses occupations, certains sont sur le terrain de foot, d’autres en classe, un plus jeune est monté sur le rebord de la fenêtre de sa classe, je vous rassure au rez de chaussée, bref un lieu plein de vie où l’enfant a toute la place pour l’expérimentation. Nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer cela en France ! Pour autant un jour viendra, j’en suis sûr !
Nous comprenons un peu mieux cette bienveillance des norvégiens, dès le plus jeune âge, c’est leur mode de fonctionnement, l’accueil de l’autre et de la différence.
Petit déjeuner avalé, nous entrons dans l’école, le professeur nous accompagne dans sa classe, des élèves âgés de 12 ans.
A disposition un écran, une connexion internet, je me connecte sur le blog et leur explique en anglais, d’où nous venons, où nous allons, Pierrot complète avec le rythme de nos journées puis nous répondons à leurs questions. Comment vous lavez vous ? Qu’est ce que vous aimez en Norvège ? Combien de kilomètre faites vous ? …… et tout ça en anglais
Nous passons un super moment de partage, le professeur est enchanté, nous allons jusqu’à déclencher des exercices d’étirements pour leur expliquer comment nous démarrons la journée, le comble c’est que c’est Pierrot qui fait la démonstration !
Clou du spectacle, un selfie endiablé.
Voilà une journée bien démarrée, nous repartons plein d’énergie sous les encouragements des élèves et de leur professeur qui nous offrent chacun une brique de lait.
Incident mécanique
Nous repartons tranquillement de cette belle expérience à l’école, il faut dire qu’il y a quelques semaines j’avais dit à Pierrot, ce serait cool de partager notre périple avec des enfants dans une école, et voilà, le pouvoir de l’attraction, c’est fait.
Petite montée pour repartir, nous sommes en mode cool, l’étape ne sera pas violente, il faut que je sois vigilant sur mes adducteurs. Très vite nous concluons qu’avec deux ferry sur le trajet, le soleil, c’est l’occasion de prendre le temps, nous sommes bien dans notre planning, une petite étape, session pêche et chacun aura rechargé les batteries.
Après quelques kilomètres, alerte, Pierrot est crevé de la roue arrière. Le truc complètement improbable lorsque vous roulez avec des pneus Schwalbe marathon suprême ! Après démontage, nous comprenons qu’il s’agit de copeaux métalliques issus du perçage pour la valve réalisé hier lors du changement de jante qui ont provoqué la crevaison, nous voilà rassurés.
Contemplation
Le reste de l’étape se résumera à de la contemplation, nous avons le vent dans le dos, du soleil, une température correcte, des paysages magnifiques, nous le prenons comme une récompense et prenons le temps d’apprécier.
Cela me permet également de me rendre compte du chemin que nous avons parcouru, 3800 km, 235 h de vélo et nous sommes maintenant à environ 600 km du Cap Nord, cela veut dire que si tout se passe bien, vendredi prochain nous y serons !
Je prends le temps d’observer ce qui se passe en moi dans ce moment zen, j’en profite pour me connecter aux zones douloureuses et travailler un ré équilibrage énergétique afin de préparer la dernière ligne droite.
Une belle rencontre
Au détour d’une station service où nous cherchons à regonfler le pneu arrière du vélo de Pierrot, nous faisons la rencontre d’un couple de suisses. Nous sommes tout d’abord attirés par leur camion, un Mercedes sprinter 4×4, cela aide à entamer la conversation. Ils arrivent du Cap Nord et nous explique qu’il y eu, il y a 3 jours, une tempête de neige, ils ont dû évacuer les motards !
Peu importe nous avons notre bonne étoile et avons décidé que pour nous il y aurait une fenêtre de tir météorologique la semaine prochaine.
Nous échangeons sur leur parcours plutôt atypique. Marius et Anita sont partis il y a 12 ans au moment de la retraite pour faire le tour du monde, au début à moto puis en 4×4 puis en van, ils ont fait une pause de deux ans en achetant un appartement je ne sais plus dans quel pays, bref des baroudeurs pour qui la dernière destination sera l’Islande, ensuite ils veulent se poser.
Séance de pêche
Pour finir cette belle journée de régénération, quoi de mieux qu’une petite partie de pêche. C’est chose faite, Pierrot nous sort un beau flétan, de mon côté un cabillaud trop petit que je rejette à l’eau, peu importe le repas est assuré !
Salut les pédaleurs,
Ce matin, on a parlé de vous en réunion des Staffiens. Votre périple interpelle !
ça fait plusieurs fois que je lis que Pierrot parle en anglais, c’est un talent que je ne lui connaissais pas, comme quoi le vélo ça mène à tout, à toutes les formes de communication.
N’empêche que j’aimerais bien l’entendre !
bon courage pour la dernière ligne droite