Prendre en compte le contexte, savoir s’écouter
Au réveil nous avions des ambitions, prendre ce fameux sentier réputé pour accéder à de magnifiques paysages et de plus praticable à vélo.
La pluie qui tombe sur nos tentes, la brume qui s’accroche aux montagnes, Pierrot qui sort de sa tente avec la tête du mec qui n’a pas bien dormi, cela faisait beaucoup d’éléments à prendre en compte pour le programme de notre journée.
L’intérêt d’être à deux c’est de partager les points de vue, les interrogations c’est de construire ensemble la décision. En tapant ces quelques lignes, j’ai envie de faire un lien avec l’entreprise. Finalement ce que nous appliquons est du même ressort que les processus de décision en entreprise, pour peu que l’on soit sorti du schéma pyramidal. La décision est co-construite et partagée, beaucoup plus apaisant et je dirais même rassurant.
Notre nouveau programme
C’est décidé, nous rangeons nos affaires, direction la gare, nous ferons le petit déjeuner là bas avant de prendre le train. Il est 8h30, nous pensons prendre le train pour Bergen vers midi, nous avons le temps.
Arrivés à la gare, consultation des horaires, pas de train pour Bergen avant 16h02, ça ne nous arrange pas du tout, ça fait une journée de cramé !
Une nouvelle fois nous nous adaptons, il y a un train pour Voss, si jamais ça s’arrange, nous finirons l’étape à vélo.
Nous nous installons dans un espace de la gare pour préparer notre petit déjeuner, je sors le réchaud, prépare le thé, pause au chaud pour un bon début de journée.
A l’arrivée du train nous installons les vélos, 2 belles marches à franchir afin de monter dans le train, nous prenons nos billets à bord au milieu d’un flot de japonais en voyage organisé.
Le voyage en train est surprenant, du brouillard, de la pluie, des passages dans les tunnels et des paysages magnifiques où se succèdent montagnes, vallées, lacs gelés, habitations enneigées, nous avons en continu la confirmation qu’il ne fallait pas y aller à vélo. Confirmation ultime lorsque nous voyons, le chemin que nous devions emprunter recouvert de neige sur une longue distance, nous avons pris la bonne décision. Savoir écouter, accepter, ce n’est pas renoncer……..
Arrivés à Voss, les conditions météo ne sont pas meilleures, en regardant la carte et sur internet nous ne trouvons pas la confirmation que nous pourrons passer à vélo les nombreux tunnels qui nous mènerons à Bergen, 2 ème décision, nous continuons en train.
L’avantage d’être à Voss c’est qu’il y a des correspondances pour Bergen dès 14h.
Une heure d’attente puis chargement des vélos dans l’espace « stock cafétéria », un peu au chausse pied mais ça passe.
L’alignement des planètes
Nous arrivons à la gare de Bergen vers 15h30.
Le long du voyage nous avons pris le temps d’observer le paysage même si ce tronçon emprunte beaucoup de tunnel et est bordé de nombreux parapets, et en même temps il nous fallait trouver un camping pour le soir et résoudre le problème de dos de Pierrot. Je connais l’animal, mal dormi la veille, pas causant dans le train, y a un truc qui le tracasse.
Je regarde les adresses d’ostéopathes sur Bergen, j’en trouve un, pourquoi celui là, je n’en sais rien, peut-être parce que c’est un cabinet, ils sont plusieurs, si on peut avoir un rendez vous aujourd’hui, ce serait le top.
Il est à 1km, nous enfilons les affaires de pluie et merci Google. Il faut reconnaître l’utilité du digital dans ce genre de situation. Le digital c’est aussi mon petit doigt m’a dit !
Avec les précisions d’une passante, nous affinons notre approche, le cabinet est de l’autre côté de la rue, je monte au 4 ème étage, entre, et là je me trouve face à une personne qui ferme une porte à clé et s’apprête à partir.
Je m’exprime dans un anglais si parfait qu’il me dit : « Vous êtes français ? »
1er coup de bol, lui aussi, ça va grandement simplifier les explications !
Je lui explique notre trip, que Pierrot a mal au dos et qu’il faut qu’il nous sauve la vie. Il regarde son agenda, me voit avec ma tête de cocker, et après un temps de réflexion, 2ème coup de bol, il me dit « C’est bon, je le prends tout de suite ». Je retourne chercher Pierrot qui après 2 étages dans les escaliers me signale qu’il y a un ascenseur 🙂
Nous entrons dans le cabinet et là c’est le début du sketch, première fois pour Pierrot, ce qui ne manque pas de faire régulièrement sourire notre ostéo français passionné de basket, ça devrait donc le faire côté sportif.
Une bonne séance d’une heure pour décoincer le bonhomme. quasi convaincu maintenant de l’intérêt des étirements 🙂
La journée n’est pas finie, il est 17h30, nous devons rejoindre le camping qui est à environ 15km, dans les faits c’est plutôt 20.
Nous roulons tout doucement afin de ne pas annuler les effets de la scéance d’ostéo et poussons même les vélos dans une côte un peu trop raide.
Arrivés au camping, nous investissons le bungalow, 2 lits, un frigo et une plaque de cuisson. Une bonne douche, le tri du linge sale pour le lendemain, un coup d’œil sur le parcours et au lit.
Nous avons décidé de rester 2 nuits pour un vrai repos après ces 21 jours de vélo, d’autant plus que la météo dans les jours à venir ne s’annonce pas bonne du tout, il va nous falloir être en pleine forme.
Prise de recul
Vos différents commentaires nous aident à prendre du recul, ce voyage nous apporte à chacun énormément d’apaisement, de recul et de connexion à la nature, nous vivons avec 24/24 et devons nous adapter. Notre toile de tente est notre maison, notre refuge, c’est curieux la sensation que cela procure le soir lorsque chacun ferme sa tente et s’installe dans son petit chez soi. Sobriété, petit espace et du coup tout ce qu’il faut à portée de main, un cocon de repos, comme un caisson de régénération, à l’abri des aléas climatiques.
Demain jeudi c’est tranquille, machine, courses, visite de Bergen, tout un programme.
Ne jamais oublier que le repos fait partie du voyage.
On peut adorer le chocolat, mais à trop en manger ça fini par écœurer !!!
C’est pareil tous les autres plaisirs de la vie 😉
Une journée de repos qui va vous faire du bien, même au tour de France ils n’attendent pas 21 jours pour faire une pause 🙂
Rappelle toi Samuel, l’expression « en avoir plein le dos », c’est un signal d’alerte du corps 😉
Salut les amis, le hasard fait bien les choses, ditons souvent…. oui, il faut savoir ménager sa peine, cela permet de prendre du recul.
Je vous dis encore chapeau, les gars, c’est beau, c’est grand et c’est vous.
J’espère que le dos de Pierrot va mieux pour bien repartir demain.
Vous avez de gros bisous de la famille.
Bonne route
Christophe
Hello,
Merci pour vos encouragements, le dos de Pierrot va mieux, la santé est bonne, nous avançons à bonne allure
La bise